« La laïcité est une exception française. »
« Le modèle français de laïcité est uniforme.
« La vraie laïcité exige une stricte séparation entre les Églises et l’État. »
« La laïcité n’est pas un concept exportable. »
« La laïcité est universelle. »
« La laïcité est une antireligion. »
« L’islam est incompatible avec la laïcité. »
« La laïcité protège les droits des femmes. »
« Les religions doivent être reléguées à l’espace privé. »
« La laïcité doit s’imposer aux individus et à la société. »
« L’État laïque ne doit entretenir aucune relation avec les religions. »
« Les agents du service public ne bénéficient pas de la liberté religieuse. »
« La pratique religieuse est interdite dans les institutions publiques. »
« La laïcité permet une réelle égalité de traitement des différentes religions. »
« L’école est forcément laïque. »
« Les signes religieux sont tous interdits à l’école. »
« On ne parle pas de religion à l’école. »
« La morale laïque est incompatible avec les morales religieuses. »
Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l’espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d’années, n’ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets d’anciennes positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l’esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu’il n’y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités. Chaque type de laïcité est en effet le résultat d’un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu’elles soient civiles ou religieuses.
C’est à l’éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré.