Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Prologue
Se saisir d’une faculté universelle
I. Le temps confisqué
La vie consumée par le travail
L’attention dévorée par les écrans
La démocratie ruinée par le négoce
II. Aux origines du loisir fécond
L’invention grecque de la skhôlè
Discrédit romain puis chrétien de l’otium
Foucault réactualise les enjeux politiques de l’otium
III. Un mot pour résister
Refuser la marchandisation intégrale
L’École et l’otium pour tous
Habiter le temps
Épilogue
Redevenir protagoniste
Dans la précipitation générale, chacun ressent le besoin de ralentir pour réfléchir. Mais l’addiction aux écrans compromet notre temps de cerveau disponible. Comment nous désintoxiquer de ce nouvel opium ? Comment ressaisir notre temps libre pour, à nouveau, penser, imaginer, contempler ?
Ce livre propose de renouer avec l’otium, le « loisir fécond » que l’Antiquité plaçait au sommet des activités humaines. Libéré des urgences et des calculs, il favorisait le for intérieur, la sagesse, le bien commun. Révélant son intemporalité, Bourdieu y distingue une possibilité anthropologique universelle et, Foucault, l’outil d’un souci de soi, soucieux d’autrui.
Après des siècles d’oubli, l’otium pourrait nous aider à reféconder nos loisirs. C’est le mot qui nous manque pour légitimer notre quête de sens, de profondeur, de durée. Longtemps havre de quelques-uns, il pourrait enfin devenir l’otium de tous, l’otium du peuple !
Fülszöveg:
Az esztergomi királyi, majd érseki várpalota egykori lakótornyában feltárt különleges terem – egy studiolo – nemzetközi viszonylatban is kiemelkedő emléke egy különleges 15. századi falfestményegyüttes: a négy erény allegóriája. A falfestmények restaurálási munkálataival egyidejűleg nemzetközi kutatási projekt is zajlott, mely a studiolo mint építészet- és művészettörténeti, illetve kultúrtörténeti jelenség európai megjelenési formáit vizsgálja. Ennek egyik állomása volt a 2017-ben Esztergomban, a téma európai szakértői részvételével zajlott konferencia, melynek eredményeit teszi közzé – további írásokkal kiegészülve – az angol-francia-olasz nyelvű tanulmánykötet.
Après avoir fait ses premières fouilles dans sa Champagne natale, le baron Joseph de Baye, archéologue, historien de l’art, ethnologue, collectionneur et photographe, découvre les richesses des cultures de l’Empire russe. Il se constitue un réseau mondain et savant de premier ordre aux heures heureuses de l’Alliance franco-russe. Le transsibérien en cours de construction, les sites archéologiques de Sibérie, de Russie, d’Ukraine, rien n’échappe à sa curiosité et à son objectif photographique. Il présente au public français de son époque tout un patrimoine dont il ramène des échantillons précieux, encore déposés dans plusieurs musées français (Louvre, Musée d’archéologie nationale, musée du quai Branly Jacques-Chirac etc.). Il fixe aussi la situation d’avant-guerres, avec des images qui nous paraissent à présent poignantes de Novgorod, Kiev, ou Marioupol…
Joseph de Baye tente aussi une synthèse sur l’art « barbare », en particulier celui des Goths. Il l’achève réfugié dans les murs du Musée historique de Moscou, alors que la Première Guerre mondiale et la Révolution l’ont surpris en Russie d’où il ne pourra rentrer qu’en 1920, en ayant vu s’écrouler le monde qu’il connaissait. Ce recueil republie pour la première fois 43 articles de J. de Baye et l’inédit sur l’art des Goths de Crimée, complétés de commentaires des meilleurs spécialistes actuels qui font le point sur l’état actuel de la science et sur le devenir des pièces citées.
Cet ouvrage aborde les processus de partage des espaces dans des villes où sphères civile et militaire ont cohabité, en rematérialisant l’occupation de l’armée et ses besoins en termes d’espaces afin d’évaluer son rôle dans la construction urbaine. A l’articulation de l’histoire de l’architecture et de l’histoire des cultures urbaines, cet ouvrage aborde la question du partage des espaces, des interactions, perméabilités et points de suture entre populations civiles et militaires dans la ville moderne et contemporaine. Les échelles convoquées y sont multiples, englobant tant la composition et/ou la recomposition des villes (villes de garnison, places-fortes, villes soumises à une double gouvernance) que des typologies architecturales aux frontières fluctuantes, qu’elles aient été privées, militaires, publiques et même religieuses. Y sont ainsi explorés de nombreux cas d’hybridations et d’appropriations tant par les populations civiles que militaires ? De la maison forte au logement des soldats chez l’habitant, des magasins à vivres-granges aux places d’armes-marchés sans oublier les esplanades-promenades, Champs-de-Mars-places publiques, portes de ville-cabarets, fossés-viviers, glacis-vergers, bastions-potagers qui sont, tour à tour, partagés et transformés.
Les trois articles rassemblés dans ce volume (1952, 1972 et 1987) ont été motivés par le cinq centième anniversaire de la naissance de Léonard, par la redécouverte d’un manuscrit autographe et enfin par une exposition autour de ses projets dans le domaine des sciences de l’ingénieur et de l’architecture.
Ils mettent en lumière l’incontestable fascination d’André Chastel pour l’oeuvre du grand artiste toscan. Très différents dans l’approche et les méthodes, ces travaux montrent différentes étapes de sa réflexion tant sur Léonard que sur la notion de Renaissance italienne. Dans le premier texte, on retrouve un Chastel historien, armé d’une solide culture littéraire, qui tire admirablement profit tant des leçons de son maître Henri Focillon que de la méthode warburgienne. Dans le deuxième texte, le philologue tente de reconstruire avec son oeil « millimétrique » une partie du traité de Léonard sur la peinture, resté inachevé. On reconnaît dans le dernier article, écrit à plus de soixante-dix ans, l’historien de l’art dont la curiosité et la fraîcheur du regard sont restées intactes après quarante-cinq ans d’études et qui parvient admirablement à lever le voile sur les multiples interactions entre les sciences de l’ingénieur et l’architecture. Les annexes inédites qui accompagnent ces textes donnent un aperçu des enjeux qu’ils soulèvent ainsi que des relations de Chastel avec ses collègues.
avec le soutien de l’Ecole pratique des hautes études – PSL et de l’équipe de recherche HISTARA UR 7347 de l’EPHE