Histoire de l’art,
des représentations et de l’administration
dans l’europe moderne et contemporaine
Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Fülszöveg:
Az esztergomi királyi, majd érseki várpalota egykori lakótornyában feltárt különleges terem – egy studiolo – nemzetközi viszonylatban is kiemelkedő emléke egy különleges 15. századi falfestményegyüttes: a négy erény allegóriája. A falfestmények restaurálási munkálataival egyidejűleg nemzetközi kutatási projekt is zajlott, mely a studiolo mint építészet- és művészettörténeti, illetve kultúrtörténeti jelenség európai megjelenési formáit vizsgálja. Ennek egyik állomása volt a 2017-ben Esztergomban, a téma európai szakértői részvételével zajlott konferencia, melynek eredményeit teszi közzé – további írásokkal kiegészülve – az angol-francia-olasz nyelvű tanulmánykötet.
Après avoir fait ses premières fouilles dans sa Champagne natale, le baron Joseph de Baye, archéologue, historien de l’art, ethnologue, collectionneur et photographe, découvre les richesses des cultures de l’Empire russe. Il se constitue un réseau mondain et savant de premier ordre aux heures heureuses de l’Alliance franco-russe. Le transsibérien en cours de construction, les sites archéologiques de Sibérie, de Russie, d’Ukraine, rien n’échappe à sa curiosité et à son objectif photographique. Il présente au public français de son époque tout un patrimoine dont il ramène des échantillons précieux, encore déposés dans plusieurs musées français (Louvre, Musée d’archéologie nationale, musée du quai Branly Jacques-Chirac etc.). Il fixe aussi la situation d’avant-guerres, avec des images qui nous paraissent à présent poignantes de Novgorod, Kiev, ou Marioupol…
Joseph de Baye tente aussi une synthèse sur l’art « barbare », en particulier celui des Goths. Il l’achève réfugié dans les murs du Musée historique de Moscou, alors que la Première Guerre mondiale et la Révolution l’ont surpris en Russie d’où il ne pourra rentrer qu’en 1920, en ayant vu s’écrouler le monde qu’il connaissait. Ce recueil republie pour la première fois 43 articles de J. de Baye et l’inédit sur l’art des Goths de Crimée, complétés de commentaires des meilleurs spécialistes actuels qui font le point sur l’état actuel de la science et sur le devenir des pièces citées.
Cet ouvrage aborde les processus de partage des espaces dans des villes où sphères civile et militaire ont cohabité, en rematérialisant l’occupation de l’armée et ses besoins en termes d’espaces afin d’évaluer son rôle dans la construction urbaine. A l’articulation de l’histoire de l’architecture et de l’histoire des cultures urbaines, cet ouvrage aborde la question du partage des espaces, des interactions, perméabilités et points de suture entre populations civiles et militaires dans la ville moderne et contemporaine. Les échelles convoquées y sont multiples, englobant tant la composition et/ou la recomposition des villes (villes de garnison, places-fortes, villes soumises à une double gouvernance) que des typologies architecturales aux frontières fluctuantes, qu’elles aient été privées, militaires, publiques et même religieuses. Y sont ainsi explorés de nombreux cas d’hybridations et d’appropriations tant par les populations civiles que militaires ? De la maison forte au logement des soldats chez l’habitant, des magasins à vivres-granges aux places d’armes-marchés sans oublier les esplanades-promenades, Champs-de-Mars-places publiques, portes de ville-cabarets, fossés-viviers, glacis-vergers, bastions-potagers qui sont, tour à tour, partagés et transformés.
Les trois articles rassemblés dans ce volume (1952, 1972 et 1987) ont été motivés par le cinq centième anniversaire de la naissance de Léonard, par la redécouverte d’un manuscrit autographe et enfin par une exposition autour de ses projets dans le domaine des sciences de l’ingénieur et de l’architecture.
Ils mettent en lumière l’incontestable fascination d’André Chastel pour l’oeuvre du grand artiste toscan. Très différents dans l’approche et les méthodes, ces travaux montrent différentes étapes de sa réflexion tant sur Léonard que sur la notion de Renaissance italienne. Dans le premier texte, on retrouve un Chastel historien, armé d’une solide culture littéraire, qui tire admirablement profit tant des leçons de son maître Henri Focillon que de la méthode warburgienne. Dans le deuxième texte, le philologue tente de reconstruire avec son oeil « millimétrique » une partie du traité de Léonard sur la peinture, resté inachevé. On reconnaît dans le dernier article, écrit à plus de soixante-dix ans, l’historien de l’art dont la curiosité et la fraîcheur du regard sont restées intactes après quarante-cinq ans d’études et qui parvient admirablement à lever le voile sur les multiples interactions entre les sciences de l’ingénieur et l’architecture. Les annexes inédites qui accompagnent ces textes donnent un aperçu des enjeux qu’ils soulèvent ainsi que des relations de Chastel avec ses collègues.
avec le soutien de l’Ecole pratique des hautes études – PSL et de l’équipe de recherche HISTARA UR 7347 de l’EPHE
Croisant histoire de l’art, histoire des idées politiques, histoire comparée des formes symbolique, ce livre a pour objet la représentation de la souveraineté du peuple dans le cadre des régimes républicains en Europe et en Amérique latine au milieu du XIXe siècle.
Longtemps confortées par une interprétation chrétienne qui voulait ne voir qu’un seul monarque dans les Cieux, les catégories de la pensée politique forgées par Aristote ont imposé l’idée que le pouvoir royal ou princier avait pour lui l’évidence de la nature et la force d’une incarnation. Le Prince, le Roi ou le Tyran, étaient la forme visible du pouvoir. Celle-ci pouvait alors se prêter facilement à d’infinies stratégies de représentation et de célébration dont l’histoire et l’histoire de l’art se sont emparées très tôt.
Mais quelle forme visible donner non au pouvoir d’un seul, mais au pouvoir du plus grand nombre, c’est-à-dire aux démocraties ? Comment donner à voir ce qu’est la République, régime caractérisé par le libre choix de la forme du gouvernement mais aussi des gouvernants, dont la souveraineté est souvent partagée, contrôlée, provisoire et dont l’autorité ne vaut que pour autant qu’elle rencontre l’assentiment de ceux sur qui elle s’exerce par la loi, le peuple ? Comment signifier en même temps l’exaltation de la liberté et la soumission volontaire de chacun à la loi ?
L’historiographie s’est beaucoup concentrée sur la figure de Marianne, au risque d’exagérer la singularité irréductible du modèle français et de son inventivité figurative. Certes, la décapitation symbolique et physique de la monarchie en 1793 a entraîné d’importantes transformations artistiques qui ont eu pour ambition de rendre visibles la nouvelle organisation des pouvoirs, le sacre du peuple et des masses, mais aussi l’unité de la Nation à travers des symboles, des allégories, des architectures qui sont encore en partie les nôtres (bonnet phrygien, faisceaux de licteurs, amphithéâtre pour les assemblées etc.). Mais ces stratégies visuelles n’ont rien de nécessaire, d’universel, d’immuable : d’autres expériences républicaines s’en dispensent ou les associent à un langage figuratif original, comme dans les Républiques d’Amérique latine qui cherchent à la fois à reprendre les formes figuratives de la Révolution française et à les combiner avec des éléments originaux qui évoquent leur histoire, leur population.
Ce livre propose la première enquête systématique sur les images, symboles, emblèmes et allégories des régimes démocratiques dans l’esprit d’une histoire transnationale des idées politiques et des stratégies visuelles. Il débouche en cela sur une interprétation neuve de l’efficacité politique des images en contexte démocratique.
Ouvrir les portes de la cité la plus fameuse de l’histoire médiévale russe, Novgorod, c’est entrer dans un monde fabuleux et méconnu, aux origines mêmes d’une puissance millénaire. Pour en saisir l’esprit, il faut naviguer entre les textes et les vestiges, tenter de faire la part du mystère et de la vérité historique. Riourik, héros mythique, y a-t-il fondé la Russie, ou la « Ville Neuve » est-elle apparue lorsqu’une libre association d’aventuriers vikings, commerçant les armes à la main, s’est installée aux bords du fleuve Volkhov ? Novgorod invite à l’aventure et au rêve.
L’historien Pierre Gonneau nous guide à travers l’écheveau des rues et des monuments de la ville la plus peuplée de Russie au début du XIIIe siècle, avec près de 30 000 habitants. Comme les marchands allemands de la Hanse venus acquérir de précieuses fourrures, l’auteur s’arrête devant la blanche cathédrale Sainte-Sophie, symbole du lieu. Il parcourt le territoire sur lequel cette cité exerçait son pouvoir, envoyant ses jeunes gaillards batailler sur les rives de la mer Blanche comme aux confins de la Volga.
Les aspects politiques, économiques et artistiques y sont présentés avec précision, rappelant la puissance et le rayonnement de cette cité libre, presque « république », qui résiste à Alexandre Nevski. Si ce modèle politique disparaît sous les coups d’Ivan III en 1478, il subsiste encore un peu de cet esprit si singulier dans les icônes et les manuscrits de prestige, comme dans les étonnants billets sur écorce de bouleau qui racontent les travaux et les jours.