Les trois articles rassemblés dans ce volume (1952, 1972 et 1987) ont été motivés par le cinq centième anniversaire de la naissance de Léonard, par la redécouverte d’un manuscrit autographe et enfin par une exposition autour de ses projets dans le domaine des sciences de l’ingénieur et de l’architecture.
Ils mettent en lumière l’incontestable fascination d’André Chastel pour l’oeuvre du grand artiste toscan. Très différents dans l’approche et les méthodes, ces travaux montrent différentes étapes de sa réflexion tant sur Léonard que sur la notion de Renaissance italienne. Dans le premier texte, on retrouve un Chastel historien, armé d’une solide culture littéraire, qui tire admirablement profit tant des leçons de son maître Henri Focillon que de la méthode warburgienne. Dans le deuxième texte, le philologue tente de reconstruire avec son oeil « millimétrique » une partie du traité de Léonard sur la peinture, resté inachevé. On reconnaît dans le dernier article, écrit à plus de soixante-dix ans, l’historien de l’art dont la curiosité et la fraîcheur du regard sont restées intactes après quarante-cinq ans d’études et qui parvient admirablement à lever le voile sur les multiples interactions entre les sciences de l’ingénieur et l’architecture. Les annexes inédites qui accompagnent ces textes donnent un aperçu des enjeux qu’ils soulèvent ainsi que des relations de Chastel avec ses collègues.