Prologue
Se saisir d’une faculté universelle
I. Le temps confisqué
La vie consumée par le travail
L’attention dévorée par les écrans
La démocratie ruinée par le négoce
II. Aux origines du loisir fécond
L’invention grecque de la skhôlè
Discrédit romain puis chrétien de l’otium
Foucault réactualise les enjeux politiques de l’otium
III. Un mot pour résister
Refuser la marchandisation intégrale
L’École et l’otium pour tous
Habiter le temps
Épilogue
Redevenir protagoniste
Dans la précipitation générale, chacun ressent le besoin de ralentir pour réfléchir. Mais l’addiction aux écrans compromet notre temps de cerveau disponible. Comment nous désintoxiquer de ce nouvel opium ? Comment ressaisir notre temps libre pour, à nouveau, penser, imaginer, contempler ?
Ce livre propose de renouer avec l’otium, le « loisir fécond » que l’Antiquité plaçait au sommet des activités humaines. Libéré des urgences et des calculs, il favorisait le for intérieur, la sagesse, le bien commun. Révélant son intemporalité, Bourdieu y distingue une possibilité anthropologique universelle et, Foucault, l’outil d’un souci de soi, soucieux d’autrui.
Après des siècles d’oubli, l’otium pourrait nous aider à reféconder nos loisirs. C’est le mot qui nous manque pour légitimer notre quête de sens, de profondeur, de durée. Longtemps havre de quelques-uns, il pourrait enfin devenir l’otium de tous, l’otium du peuple !