Garant : Mme Sabine Frommel.
Pré-rapporteurs : M. Laurent Baridon (Université Lyon 2), M. Francesco P. Di Teodoro (Politecnico di Torino), Mme Emilie d’Orgeix (EPHE).
Jury : Laurent Baridon, Francesco P. Di Teodoro, Sabine Frommel, Jean-Philippe Garric (Université Paris 1/Panthéon-Sorbonne), Jean-Baptiste Minnaert (Université Paris 4/Sorbonne-Université) et Guido Zucconi (Università IUAV, Venezia)
Le mémoire inédit présenté pour la soutenance d’HDR, porte sur les relectures de la Renaissance italienne à partir des dernières décennies du XVIIIe siècle et en particulier sur les origines du mythe historiographique du Quattrocento toscan et florentin dans le domaine de l’architecture et des arts, tel qu’il se constitua et se diffusa par le regard avant-coureur de philosophes, érudits, artistes et voyageurs français, notamment architectes. Dans cette perspective il est question des convergences d’intérêt pour la renaissance des arts chez Séroux d’Agincourt et chez les architectes qui participèrent à la mise au point de l’iconographie architecturale de son Histoire de l’art par les monumens. Aussi, le mémoire éclaire la genèse et l’évolution de la pratique du voyage en Toscane des architectes, pensionnaires et non, avant et après Grandjean de Montigny et Famin. Il aborde par ailleurs l’attention fondatrice manifestée par les architectes français, au patrimoine graphique de la Renaissance, ces dessins originaux auxquels Léon Dufourny s’était précocement intéressé, et qui furent surtout étudiés par Paul Marie Letarouilly, en vue d’un projet d’édition en fac-similé visant les fonds et les carnets conservés aux Offices et à Sienne. L’étude de l’action de diffusion des Édifices de Rome moderne portée par ce dernier, artisan de la construction sans précédents d’un large réseau international de libraires, marchands d’estampes, éditeurs et architectes, élargit l’enquête à la circulation des modèles renaissants, toscans, mais surtout romains. Elle permet, en dernière analyse, de questionner la promotion par les architectes français, en Europe et au-delà, d’un vocabulaire italien néo-renaissant à l’image des valeurs endossées par la bourgeoisie du milieu du XIXe siècle, à l’heure où les concepteurs et les commanditaires français s’appropriaient les références du patrimoine bâti de la Renaissance nationale.