EA 7347 HISTARA

Histoire de l’art,

des représentations et de

l’administration en europe

Margot Tomi
Fait partie des 
Domaines de recherche : Histoire et archéologie de l’Asie Mineure gréco-romaine, Échanges artistiques et culturels en Méditerranée orientale, Sculpture votive hellénistique et romaine
Sujet de recherche : Xoana et idoles archaïsantes à l’époque hellénistique : divinités féminines d’Asie Mineure
Informations :

Résumé 

En associant des approches historiques, numismatiques et archéologiques, il s’agira de proposer un répertoire des divinités féminines d’Asie Mineure, en s’intéressant en particulier à leur représentation à l’époque hellénistique. Nourrie d’influences diverses, celle-ci prend des formes parfois inédites, juxtaposant à des traditions locales des composantes grecques, le tout dans un style archaïsant. En outre, cette veine rétrospective se rattache plus largement au paysage artistique de la période, et les témoignages matériels qui font l’objet de cette étude en constituent un exemple pertinent. Ainsi, cette réflexion se focalisera sur le contexte propre à l’Asie Mineure, qui a vu naître des divinités singulières, connues sous un nom grec, mais dont l’iconographie est caractéristique de cette région à la lisière du monde grec et des cultures orientales. Du point de vue de l’histoire de l’art, nous tenterons de mettre en correspondance ces images avec un contexte artistique complexe, typique de cette époque riche en échanges. En définitive, une telle étude a pour vocation de s’inscrire dans des perspectives de recherches contemporaines, consacrées aux phénomènes de transferts culturels entre les différentes civilisations du monde antique.

 

Projet de thèse

Ce projet de recherche s’inscrit dans la lignée du master portant sur le type iconographique de l’Artémis d’Ephèse et sur le culte rendu à cette grande déesse ionienne. Celui-ci a en effet connu un grand succès et une large diffusion aux époques hellénistique et romaine, à l’instar de celui d’autres divinités féminines telles qu’Aphrodite ou Isis. Cette recherche a été l’occasion de mettre en évidence le contexte particulier d’échanges culturels, artistiques et religieux propre à l’Asie Mineure. La déesse Ephesia, si elle porte le nom d’Artémis, la déesse grecque de la chasse, n’en possède en définitive que de rares caractéristiques. Elle s’apparenterait plutôt aux déesses orientales locales comme Cybèle. Si son culte atteste d’une hellénisation, il illustre tout autant la persistance de pratiques locales.

La renommée de cette déesse dépasse les frontières de la cité d’Ephèse, et l’on retrouve des traces de son culte à travers toute la Méditerranée. Pourtant, son iconographie n’est pas tout à fait inédite puisqu’elle partage certaines caractéristiques avec d’autres divinités vénérées en Asie Mineure. Si certaines ont fait l’objet de recherches approfondies, comme l’Héra de Samos ou l’Athéna de Pergame, d’autres sont parfois méconnues, et cette thèse se propose donc d’en faire une étude globale et comparative, en s’interrogeant sur les origines de leur apparence, autant que sur leur fonction au sein de la cité.

            L’époque hellénistique est marquée par l’essor et le dynamisme de cités, tantôt anciennes, tantôt nouvelles, qui cherchent à s’ancrer dans leur territoire et affirmer leur légitimité. L’art de cette période est alors riche en styles, parmi lesquels on observe une tendance « rétrospective ». Ce phénomène de retour vers le passé, déjà initié au IVe siècle, concerne particulièrement l’art votif. Pour représenter la déesse de la cité, les artistes prennent alors pour modèle les statues de culte archaïques, qui selon certaines légendes, remonteraient à des temps immémoriaux. Les idoles nouvelles prennent ainsi la forme de xoana, effigies de bois primitives, et s’enrichissent également de traditions orientalisantes locales.

 

 

Articles

« Joueuse de Tympanon », « Déesse à la fontaine », Catalogue raisonné des collections antiques du Musée des Pêcheries à Fécamp, à paraître

« Buste de jeune fille en chiton », notice 40, De Corinthe à la rue d’Ulm. Errance et itinérance de la collection Paul et Yvonne Mercier, à paraître

« Le style rétrospectif à l’époque hellénistique : Athéna à Pergame », Histoire de l’Art n°86, 2020

« Des déesses poliades au-delà des frontières de leur cité : l’Artémis d’Éphèse », non publié

« Eintauschen in die Traumwelt des belgischen Symbolismus », Zeitkunst, février 2019

Interventions

École Française d’Athènes (Zoom) – Présentation d’ouvrage, Histoire de l’Art : Grèce(s), 2021

École Pratique des Hautes Études – Présentations de la thèse lors du séminaire doctoral, depuis 2019