Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Membre du projet académique à longue durée « RuneS : Runische Schriftlichkeit« , financé par l’Académie des Sciences de Göttingen, en Allemagne, regroupant les universités allemandes de Göttingen, Eichstätt-Munich, Kiel et Alessia Bauer au sein de l’EPHE .
Les inscriptions runiques représentent une source extrêmement importante pour l’histoire des langues germaniques, car elles sont les témoins les plus anciens de ces langues, bien qu’elles nous en donnent un aperçu seulement fragmentaire. Elles fournissent de plus des sources inestimables pour l’histoire des mentalités. Il est en effet surprenant que dans une culture orale, comme l’était la société germanique, surgisse subitement le besoin d’écriture.
Au sein du monde germanique cette écriture se place à la base d’un développement spirituel et mental qui changea radicalement la société entière, tout autant que les structures du pouvoir. Elle incarne un moyen mis à la disposition d’une élite aristocratique, qui utilisait les textes écrits à la fois comme marque de prestige et comme instrument de pouvoir.
C’est à ce titre que, dans mes recherches, je me pose la question de savoir comment s’est développée la culture écrite au sein des sociétés germaniques et quel était au Moyen Âge le rapport entre les différents types d’écriture, à savoir l’alphabet latin et les runes. La transformation médiatique de l’oralité au mot écrit impliqua aussi un changement radical dans la production de textes ; ce qui, à mon avis, est particulièrement digne d’intérêt est surtout leur fonction et l’ancrage dans le contexte socio-historique ainsi que leur réception au cours des siècles.