Ce projet de recherche porte sur l’étude de la documentation, privée ou personnelle, documentant les méthodes de travail de cartographes de l’époque moderne.

Les sources étudiées, minutes, croquis, dessins préparatoires, correspondances, listes, inventaires, mémoires, billets, témoignent de l’organisation personnelle des connaissances et des savoirs de la part de professionnels dont les pratiques sont encore peu connues et qui, par opposition aux architectes ou à la plupart des corps d’artisans, n’ont longtemps bénéficié d’aucun soutien académique, corporatif ou pédagogique.

Il s’agit ainsi d’exploiter des documents qui se situent à la frontière des espaces privés et publics et qui, explicitant des méthodes de classement, de hiérarchisation et de collationnement des informations éclairent, en corolaire, l’ordre matériel des savoirs de leurs propriétaires. L’attention sera portée à dégager des typologies de sources et de types de documents de travail, saisir les « effets de sens » que révèle l’organisation de cette documentation privée et envisager comment leur apport peut nourrir la réflexion sur les modes de structuration du travail et le concept d’intelligence technique (Vérin, 1997)  à l’époque moderne.