Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Introduction, par François MONNIER
Le présidial de La Flèche : architecture d’un « lieu de la décision » méconnu, par Emmanuelle LOIZEAU
Les lieux de la décision et du pouvoir policier à Paris sous les deux ministères Fouché (1799-1802 et 1804-1810), par Emmanuel DE WARESQUIEL
« Qye de grandes choses ont été conçues et méditées ici »: le cabinet de travail de l’Empereur dans la légende napoléonienne, par Charles-Éloi VIAL
L’épisode de la destruction de L’Opéra de la rue de Richelieu, et sa transformation en chapelle expiatoire à la mémoire du duc de Berry, par Franck MONNIER
Versailles ou la transformation d’un lieu de pouvoir en un musée « politique » dédié « À toutes les gloires de la France », par Jean-Miguel PIRE
Le ministère de l’Éducation au coeur de son action : couloirs et pouvoirs de la « rue de Grenelle » (XIXe- XXe siècles), par Fabien OPPERMANN
Aux Gobelins chez Gaëtan Picon: un ministère des Affaires culturelles « bis », par Agnès CALLU
Les Finances au Palais du Louvre : un ministère de la République sous les ors du Second Empire, par Florence DESCAMPS
Conclusion, par Jean-Michel LENIAUD
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Biographie des contributeurs
Publications et journées d’étude
La connaissance de l’administration passe par la compréhension de tous les mécanismes de la décision. Or, ceux-ci s’incarnent dans des hommes, des dispositifs, des structures autant que dans des lieux. La matérialité de ces mécanismes et leur inscription dans l’espace physique et mémoriel, constituent une dimension qu’il convient d’explorer pour ménager toute sa place à la sensibilité, et à son rôle effectif dans l’élaboration de la décision. De même, le lieu de la décision ne doit pas seulement s’entendre sous l’angle de la topographie ou de l’architecture, mais aussi sous le point de vue de la métaphore. Les communications reproduites ici abordent donc quelques unes des différentes dimensions de cette problématique très riche et pourtant trop rarement considérée. En particulier, elles esquissent une réponse à la question posée en introduction de cette journée d’étude: l’absence d’une doctrine spécifique adaptée à la conservation patrimoniale des lieux de la décision.
– François MONNIER, « Introduction – L’expert et la décision administrative »
– Pierre-Édouard LATOUCHE, « Entrecroisements entre cultures savantes et populaires dans les expertises du bâtiment à Montréal (1700-1750) »
– Franck MONNIER, « L’expertise juridique du procureur du parlement de Paris : l’exemple des biens confisqués aux religionnaires français réfugiés en Hollande »
– Emmanuel de WARESQUIEL, « Joseph Fouché et la question de l’amnistie des émigrés (1799-1802) »
– Françoise WATEL, « Experts et décision aux Affaires étrangères sous la restauration : quelle place pour l’expertise de terrain dans la décision diplomatique ? L’exemple de Guillaume Hyde de Neuville »
– Jean-Philippe DUMAS, « Politique républicaine ou science de l’Etat : le cas du ministère du Commerce et de l’industrie à la fin du XIXe siècle »
– Florence DESCAMPS, « Les techniciens des Impôts et la naissance d’une expertise fiscalo-financière : l’Etat moderne, 1928-1939 »
– Laure QUENOUELLE-CORRE, « L’expertise internationale du Mouvement général des fonds dans l’entre-deux-guerres »
– Philippe MASQUELIER, « La montée en charge de l’expertise technique dans la décision durant les années cinquante : un traumtisme pour l’administration ? »
– Fabien CARDONI, « Les experts de la prise de décision financière au ministère de la Défense dans les années 1960 »
– Jean-Miguel PIRE, « L’intégration de l’histoire de l’art en 2008 dans la scolarité obligatoire en France. De l’expertise scientifique à la décision politico-administrative »
– Agnès CALLU, « Gaëtan Picon ou la naissance d’un expert culturel »
– Françoise MOSSER, « Les experts d’un ministre de la Culture : Jean-Philippe Lecat (1978-1981) »
– Jean-Michel LENIAUD, « Conclusion ».
Le monde administratif est peu habité par le doute. Il n’est guère porté à reconnaître ses zones d’ignorance ou de perplexité. Vécue parfois comme un traumatisme par l’administration, le recours à l’expert constitue en fait une démarche naturelle et nécessaire. Elle manifeste une volonté d’éclairer au mieux la prise de décision en mobilisant le plus grand savoir disponible dans un monde à la complexité sans cesse croissante. Les actes de cette journée annuelle de l’équipe Histoire des cultures et des pratiques administratives rendent comptent de la richesse d’un thème profondément contemporain. Au gré des quatorze communications se dessine un portrait singulier de l’expertise et des liens consubstantiels qu’elle entretient avec la décision.
A travers une série d’études et de réflexions sur des exemples historiques concrets, empruntés à une chronologie large allant de la Révolution à la Cinquième République, et analysés à partir d’outils relevant autant de l’histoire orale que de celle des idées politiques ou des institutions culturelles et financières, les auteurs contribuent à l’élaboration d’une typologie des instances collégiales (conseils, comités, commissions, etc.) et des situations dysfonctionnelles (désordre, fraude, abus, etc.), non sans une certaine gageure. Car c’est à une histoire de l’administration française pour ainsi dire « négative », opérée en creux, souvent dans le silence des sources, que les auteurs ici nous convient.
Les journées annuelles de l’Équipe Histoire du droit public et de l’administration, dirigée par François Monnier, ont abordé en 2007 et 2008 les thèmes de la décision et de la personnalisation de l’action administrative. On trouvera dans ce recueil des études et des réflexions sur des questions aussi diverses que celles des apports de l’administration à ‘initiative privée, de l’opportunité et du temps de la réforme, des places respectives de la décision et du conseil, de la volonté individuelle et de l’action collective, du politique et de l’administratif, à partir de champs thématiques qui relèvent autant de l’histoire orale que de celle des institutions culturelles et financières, des idées politiques, de ses représentations, sur une période chronologique large, allant de la Restauration à la Cinquième République.
Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :