EA 7347 HISTARA

Histoire de l’art,

des représentations et de

l’administration en europe

Benjamin Chavardés
Fait partie des 
Activités actuelles :Post-doctorat en Sciences historiques et philologiques Sous la direction de Sabine Frommel
Sujet de recherche : La scuola romana : une histoire pour le projet
Informations :

Le sujet de recherche que nous présentons prend racine à la Renaissance avec la publication de Le vite de’ più eccellenti pittori, scultori, e architettori (1550) par Giorgio Vasari. Cet essai inaugure une nouvelle discipline qu’est l’histoire de l’art de façon générale et l’histoire de l’architecture en particulier. C’est du même coup l’émergence de la figure de l’architecte historien qu’incarne l’auteur. Cette tradition, qui éclaire une pratique en se fondant sur une connaissance du passé, nourrit par les traités d’architecture, s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui en Italie et trouve, dans l’école romaine d’architecture jusqu’au XXe siècle, un espace de renouvellement. Il n’est sans doute pas fortuit dès lors de constater que les architectes historiens romains semblent trouver dans l’étude de la Renaissance un exercice initiatique obligatoire. En effet, bien qu’ils ne fassent que rarement de la Renaissance leur champ de recherche privilégié, tous les acteurs de cette école romaine sont amenés à produire des études sur la Renaissance que ce soit des études générales sur la période, des études monographiques sur des architectes, sur des cités ou bien encore sur des sites particuliers.

Le projet « La scuola romana : une histoire pour le projet » s’intéresse au lien entre l’étude de l’histoire de l’architecture et la pratique de la conception architecturale et urbaine dans la pédagogie et la pratique des membres de ce que l’on nomme parfois l’école romaine d’architecture. Nous sommes partis du constat que c’est dans la faculté d’architecture de Valle Giulia depuis un siècle que se sont formés nombres d’importants historiens de l’architecture, de spécialistes de la restauration et d’architectes et d’urbanistes italiens, sans que cela ne soit explicitement affirmé. Plusieurs d’entre eux y sont ensuite devenus enseignants. Nous nous sommes donc donnés comme objectif de clarifier la compréhension de l’histoire de cette « école » et de réaliser une synthèse de l’apport de celle-ci.

Une première hypothèse est que le rapport à l’histoire est au cœur de l’identité de l’école romaine d’architecture. Il ne s’agit pas d’affirmer l’existence d’une doctrine structurante d’une école de pensée unique mais une préoccupation présente de manière évidente dans l’enseignement et la pratique des architectes romains. L’objectif est de montrer le rôle central qu’occupe la faculté de Rome que ce soit dans le développement de l’étude et de l’analyse historique, de l’enseignement de l’histoire de l’architecture, dans le caractère opératoire de l’analyse historique aussi bien que dans la théorisation de la pratique dans son rapport à l’histoire ou dans la théorisation des pratiques de restauration avec des frontières parfois mince à l’origine du développement de la figure de l’architecte-historien.

Cette figure de l’architecte-historien participe en partie à la deuxième hypothèse selon laquelle cette école romaine est également le foyer du développement d’une recherche spécifique en architecture. Le développement d’un enseignement indépendant des écoles d’ingénieurs et des académies des Beaux-Arts se caractérise par l’affirmation progressive d’une autonomie disciplinaire et la construction d’un architecte intégral. L’objectif est de faire un état des lieux des méthodologies et des outils propres à l’architecte utilisés dans la pédagogie et la recherche.

La faculté d’architecture de Rome est la première fondée en Italie. A ce titre, elle a été la première à diplômer et former des architectes à proprement parler. Elle a par voie de conséquence formé le futur corps professoral, qui avec la création de nouvelles facultés d’architecture dans les autres villes importantes du pays, va s’y exporter. La dénomination d’école romaine inclus ainsi dans ce projet les personnalités qui après avoir été formé à Rome ont pu adopter des positions contraires. L’objectif est ainsi de réaliser une cartographie de ce(s) réseau(x) qui n’a jamais été qu’esquissé.