Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Pendant la Renaissance italienne, le culte de commémoration et de glorification des dynasties s’enrichit autant dans le domaine sacré que privé. Les chapelles funéraires, dotées d’un décor toujours plus fastueux, se multiplient, et les projets les plus ambitieux s’inspirent d’illustres mausolées antiques. Quant aux demeures, les commanditaires humanistes tendent à adopter les langages qui étaient auparavant réservés à l’architecture religieuse. Les villas et les palais sont dorénavant ornés de portiques, de façades de temples et de coupoles, tandis que la succession d’atrium, de vestibulum et de cavaedium de la domus vitruvienne devient une référence principale. La ville se transforme aussi dans une mise en scène solennelle durant les cérémonies. Elle est alors animée par des parcours, des perspectives et des percées scénographiques réalisés avec des architectures en bois, en plâtre ou même avec des éléments végétaux. Des évènements éphémères – que ce soit des théâtres, des funérailles ou des fêtes – fournissent un large répertoire d’expériences dont certaines seront ensuite traduites dans le langage monumental. Enrichi de nouvelles valeurs sémantiques, le décor profite, pendant le Quattrocento et le Cinquecento, d’une évolution remarquable qui atteint aussi le détail des cartouches, des écussons et des inscriptions et s’étend jusqu’aux mobiliers. Selon le principe d’une unité formelle qui préside à une œuvre de la Renaissance, ces détails sont articulés par les architectes, y compris les plus grands, dont les dessins et les croquis révèlent le souci qu’ils accordent à ces particularités et à leur intégration au sein d’un ensemble.