Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Les fouilles conduites au nymphée de Noisy, qui continuent à faire émerger des témoignages pertinents, ont stimulé un nouveau débat européen autour des grottes artificielles à la Renaissance et des réseaux de migration auxquels elles doivent leur apparition dans plusieurs pays d’Europe. Une série de séminaires itinérants a révélé un riche panorama d’occurrences et de réflexions, invitant à enquêter sur les filiations, les persistances et les innovations de cette catégorie architecturale. Le développement de celle-ci, comme d’autres typologies de la Renaissance, a évolué sous le signe d’une assimilation de modèles provenant de l’Antiquité romaine, d’une recherche de langages éloquents d’autoreprésentation, d’un penchant pour l’hédonisme tendant à façonner les espaces d’une atmosphère mystérieuse et édifiante, rehaussée d’effet d’émerveillement. Dans de nombreux cas, il s’agit de véritables œuvres d’art totales qui font dialoguer architecture, sculpture, peinture, installations hydrauliques, pièces de collection et jardins. Ces créations suscitèrent l’attention des poètes et des écrivains qui, par de merveilleuses descriptions et interprétations, contribuèrent à leur diffusion et à leur fortune. L’objectif de ce projet est de mieux comprendre les dynamismes de transmission en Europe pendant la période moderne.