Si l’une des acceptions du monde moderne s’est jouée précisément dans la séparation des champs religieux et artistique, depuis les dernières décennies du XX^e siècle la résurgence de motifs issus du christianisme, librement réinterprétés dans les avant-gardes esthétiques, est sensible. Ces réemplois, qui croisent d’autres formes de manifestation d’interrogations qualifiées, parfois confusément, de spirituelles, métaphysiques ou mystiques, font partie des tendances de l’art contemporain qui suscitent des intérêts multiples et méritent d’être étudiés dans une perspective qui associe l’histoire de l’art avec l’histoire et l’anthropologie religieuses. Élargir la perspective à l’ensemble de la culture visuelle dans sa diversité conduit à examiner la réception de ces libres réinterprétations pouvant aller jusqu’à un sentiment de provocation et aux accusations de blasphèmes et réactions de censure.