Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Ancien élève des Ateliers d’art sacré, le père Marie-Alain Couturier a contribué (certes avec d’autres dont il importe également d’étudier le rôle) à ouvrir une nouvelle étape des relations entre la commande religieuse et les « maîtres de l’art moderne ». Après de fortes controverses, sa victoire posthume paraît manifeste alors que l’Église s’est bien ouverte aux artistes d’aujourd’hui, indépendamment de leurs croyances. Aux commandes d’œuvres émanant des diocèses, il faut joindre, selon les cas, la part de la commande publique, via le ministère de la Culture qui s’est engagé, depuis les années quatre-vingt, dans une politique volontariste afin de développer la place de l’art contemporain dans les bâtiments anciens. Dans ces différents contextes, qu’il s’agisse de vitraux pour des cathédrales, de mobilier liturgique pour telle église rurale, ou encore de la construction de nouveaux lieux de culte, les œuvres contemporaines ont pu s’intégrer. Quelques-uns de ces grands chantiers ont fait débat, cependant les polémiques initiales peuvent aussi laisser place à un sentiment d’appropriation par les fidèles qui doit être étudié au cas par cas. Quels en sont les enjeux ? Ces réalisations touchent à la vie des édifices cultuels et à leur capacité à s’ouvrir à l’art actuel, comme ils ont accueilli à chaque époque les productions de leur temps. Mais elles soulèvent aussi la question des processus de commande et du dialogue entre artistes, commanditaires et fidèles qui vivent la liturgie en ces lieux alors même que les conséquences du concile Vatican II ont conduit bien souvent à remodeler l’espace intérieur. Des études de cas, en lien avec certains travaux des doctorants, s’attachent à analyser l’ensemble de ces interactions.