À partir de la seconde moitié du XX^e siècle, nombre d’institutions scientifiques, muséales et culturelles, ont produit des enregistrements sonores ou audiovisuels sur l’art – cours, conférences, entretiens, interviews, documentaires, etc. Rarement considérés à l’aune de leur valeur scientifique et intellectuelle, ces matériaux apparaissent pourtant d’un grand intérêt épistémologique pour l’histoire de l’art. La question de leur valorisation se pose avec d’autant plus d’acuité qu’à l’heure de la massification des usages du numérique, ces enregistrements concurrencent désormais largement l’écrit dans l’accès aux connaissances. Dans le contexte d’une révolution culturelle dont la tendance est de dissoudre le principe de l’auctorialité scientifique, il importe que l’histoire de l’art puisse demeurer une référence incontournable dans l’élaboration des meilleures conditions de la transmission de la culture artistique.

Souhaitant fédérer un large ensemble de partenaires institutionnels, notamment scientifiques et muséaux, ce programme de recherche se propose donc de défricher un champ d’études relativement vierge. À partir de problématiques interdisciplinaires – histoire de l’histoire de l’art, épistémologie des savoirs, muséologie, médiation, sociologie, humanités numériques –, il s’agira notamment de proposer des protocoles permettant d’inventorier l’immense corpus oral et audiovisuel existant, d’en mesurer l’intérêt historique, scientifique, et de penser les modalités théoriques et pratiques de son accessibilité comme de sa valorisation. À terme, il s’agira aussi de contribuer à des initiatives exemplaires de conservation et de diffusion de ressources détenues par des institutions culturelles ou scientifiques souhaitant les valoriser.