Projet Lauréat PSL-Columbia 2018 :
Introduction, Alessia Bauer, Rachel Lauthelier-Mourier – I – INFLUENCES CULTURELLES – Le voyage en Italie, vecteur du renouveau archi- tectural en Espagne et en France dans les années 1530-1540. Sabine Frommel – Rivalité, coopération, échanges et jeu libéré. Aspects des rela- tions culturelles au XVIe siècle, Caecilie Weissert – Itinerant Images. The Incessant Traffic of Devotions: The Holy Face of Christ and Our Lady of Guadalupe in Mexico, Pedro A. Galera Andreu, Felipe Serrano Estrella – Circulations de savoirs théoriques et pratiques architectura- les entre la France et la Suède, XVIIe-XVIIe siècles, Linnéa Rollenhagen Tilly – Relire Lalande : le regard d’un étranger sur les villes italiennes, Antonio Brucculeri – «Wie grau wird mir die Welt erscheinen bin ich erst hier fern von diesem Farbenschimmer. » Le Grand Tour de Gott- fried Semper (1803-1879) : espoirs et déceptions, Barbara von Orelli-Messerli – Savants ou diplomates ? La participation d’Edmond Doutté, Emile Piat et Augustin Bernard à la définition de la politique musulmane de la France au début du XXe siècle, Jean-Philippe Dumas – II – IMAGES MENTALES – Imaginer, représenter, forger l’image des villes : représentation iconique de la ville en Europe occidentale (fin XVe-XVIIe siècle), Eric Grosjean – L’Afrique secrète des ingénieurs voyageurs du XVIe siècle dans les fonds d’archives de la monarchie espagnole, Alicia Camara Muñoz – Voyager, représenter et faire mémoire. Etude du portefeuille topographique « Beauce et Vendomois » de la collection Gaignières (1642-1715) Clotilde Vivier – L’art de la mise en image des voyages et des topographies sacrées : Imago mundi par les chamans, Cosmas Indicopleustès et Vassily Kandinsky, Olessia Koudriavtseva-Velmans – Itineraries of the Ancient Gods, Goran Vukovic ́ – Les images mentales : des stéréotypes aux nouvelles doxas visuelles de l’Irlande, Corinne Feïss-Jehel, Pierre-Jerôme Jehel – III – TRANSFERT CULTUREL – Rencontres paradoxales entre l’Orient et l’Occident chrétiens à Lavaudieu. Cas de resémantisations d’iconographies vénérables, Olessia Koudriavtseva-Velmans – The Fondaco dei Turchi in Venice: Voyage of people and concepts, Petar Strunje – Les motifs floraux des jardins du monde, Rachel Lauthelier-Mourier – L’Islande en tant que lieu culturel : transfert matériel et immatériel, Alessia Bauer – ANNEXES – Index des noms – Index des toponymes – Les auteurs
ALESSIA BAUER est directrice d’études en études scandinaves et runologiques à l’EPHE-PSL. Ses recherches couvrent la runologie – à savoir les premières attestations des langues germaniques, la culture manuscrite norroise, ainsi que la culture islandaise du début de l’âge moderne. Elle a édité le récit de voyage vers l’Islande de Konrad Maurer (1823 1902, profond connaisseur du Nord, et est en train d’éditer le manuscrit inédit de Josef C. Poestion (1853-1922), savant autrichien parti en Islande en 1906
RACHEL LAUTHELIER-MOURIER est maîtresse de conférences à l’EPHE-PSL, membre de l’équipe HISTARA. Ses recherches portent sur les récits de voyages français vers la Perse safavide (Le Voyage de Perse à l’âge classique. Lieux rhétoriques et géographiques, paru chez Classiques Garnier en 2020 et l’Inde moghole. Ses dernières publications questionnent les transferts culturels matériels (notamment l’artisanat) entre la péninsule indienne et l’Europe au XVIIe siècle. Elle s’intéresse également à la réception des savoirs orientaux dans la France de l’Ancien Régime (au sein des bibliothèques, cercles savants, cabinets de curiosités, salons et revues).
Dans le cadre de cet ouvrage, le voyage joue le rôle d’intermédiaire entre diverses zones culturelles, sans restriction d’époque ou de discipline. Nous avons d’abord questionné la médiation du voyage selon deux paradigmes, celui des « transferts culturels », concept dynamique théorisé par Michel Espagne et Michael Werner en 1988 et celui des « images mentales » – stéréotypes ou topoï –, concept statique dont l’ap- pareil critique remonte à l’Antiquité. Les deux journées d’études que l’équipe HISTARA (EA 7347 de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE-PSL) a consacrées à ces thématiques ont révélé un fort intérêt pour ces sujets de la part de disciplines aussi variées que l’histoire, l’histoire des arts, l’anthropologie ou la linguistique, ainsi qu’en témoigne la richesse des contributions de ce volume. Néanmoins, la notion de « rayonnement culturel » d’une zone géographique sur une autre, encore appelée « influence », notion liée au recouvrement synchronique ou diachronique, perdure encore aujourd’hui, tant elle a marqué les esprits : elle s’est donc imposée à nous comme troisième paradigme d’analyse. Si les articles ici réunis montrent combien les relations interculturelles ont été dépendantes de la vision statique et dominante de zones culturelles sur d’autres, ils révèlent aussi qu’il est essentiel de puiser dans l’appareil critique des transferts culturels pour révéler le dynamisme des échanges sous-jacents entre de multiples zones d’influence.
Préface, Sabine Frommel – Introduction Éros et les arts – Inspiration érotique : la muse de Raphaël – Le progrès pornographique de l’art : les fantasmes de Peter Flötner – Trouble dans le genre : le père Disegno et ses filles chez Vasari – Vieillesse et vitalité créatrice : Van Dyck face à Raphaël, Titien et Sofonisba Anguissola – Génération de l’idée –gestation de l’esprit : métaphores sexualisées et théories sur la genèse de l’œuvre d’art à la Renaissance – Désir d’image et érotisme du texte : lectures ambivalentes du nu féminin à l’aube des temps modernes – Les « sauvages » et le sexe : le Nouveau Monde érotique de Bartholomeus Spranger dans la collection de Rodolphe II – Bibliographie – Index des noms – Crédits photographiques
L’AUTEUR
Ulrich Pfisterer est professeur d’histoire de l’art à l’Université Louis-et-Maximilien et directeur de l’Institut Central d’Histoire de l’Art à Munich. Ses recherches portent sur l’art du début de l’époque moderne, notamment en Italie, et sur l’histoire des sciences en histoire de l’art. Il a publié des ouvrages, entre autres, sur Donatello et la découverte des styles, 1430-1445 (2002), sur la littérature artistique de la Renaissance italienne (2002), sur la chapelle Sixtine (2013), sur les théories et métaphores de production érotiques et biologiques dans l’art du début des temps modernes (2014) et sur Raphaël (2019). Il est également l’éditeur général des écrits rassemblés d’Aby Warburg.
L’OEUVRE
L’amour est une force élémentaire à laquelle nul n’échappe. Ce pouvoir d’Eros concerne tout particulièrement les arts et les artistes. En effet, à la Renaissance et à l’époque baroque, le terme « amour » ne désigne pas seulement l’enthousiasme pour l’art et la collection d’oeuvres. L’amour et la sexualité fournissent des théories et des métaphores permettant de saisir le processus mystérieux de l’inspiration et de la production artistiques. Ce livre présente sept études de cas sur des thèmes et des protagonistes principaux : de Raphaël et son image d’une muse érotique à la collection érotique de l’empereur Rodolphe II à Prague, en passant par les idées de Van Dyck sur les artistes vieillissants – Titien et Sofonisba Anguissola. Même l’histoire précoce de la pornographie au début du XVIe siècle prend une nouvelle importance dans ce contexte.
Les Ateliers d’art sacré, de la Reconstruction au renouveau esthétique, Isabelle Saint-Martin, Fabienne Stahl – I – GENÈSE ET AF- FIRMATION – Denis, Desvallières, Maritain : les sources d’un renouveau de l’art sacré, Isabelle Saint-Martin – George Desvallières
et la genèse des Ateliers d’art sacré. Archives historiques et travail du catalogue raisonné, Catherine de Bayser, Thomas Lequeu – Les
Ateliers d’art sacré : histoire, acteurs et chantiers emblématiques, Fabienne Stahl – Les Ateliers d’art sacré, une opportunité pour les
femmes artistes ?, Martine Sautory, Véronique David – Pour une approche critique de l’œuvre des Ateliers d’art sacré, Jean-Paul Deremble – II – L’UNION DES ARTS AU SERVICE DE DIEU – Les techniques de l’art mural, originalité et apport des Ateliers d’art sacré,
Claire Vignes-Dumas – L’atelier de broderie-chasublerie, Danièle Véron-Denise – L’édition au service du renouveau de la sculpture religieuse ? Louis Rouart et les Ateliers d’art sacré, Pauline Carminati – La chapelle du prieuré : une collaboration réussie entre un maître et ses élèves sculpteurs des ateliers, Adèle Taillefait – Les Ateliers d’art sacré et la sculpture religieuse de l’entre-deux-guerres, PaulLouis Rinuy – De quelques décorations peintes par les Ateliers d’art sacré dans les années trente, François Lenell – III – FIGURES D’ARTISTES – Valentine Reyre, pont entre l’Arche et les Ateliers d’art sacré, Martine Sautory – Pauline Peugniez, une « esthétique du sentiment » au service du renouveau du vitrail religieux, Florence Hanappe-Ledoux – Marguerite Huré, peintre verrier et les Ateliers d’art
sacré, Véronique David – Entre fidélité et liberté : Jeanne Malivel (-) et les Ateliers d’art sacré., Françoise Le Goaziou – Charles
Plessard, un compagnon méconnu des Ateliers, un imagier au service des communautés religieuses, Nicolas Bru – Pierre Couturier,
L’“as” et le “félon”, les étapes d’une désunion, Isabelle Saint-Martin – Un apprentissage original de la peinture : le témoignage de
Maurice Rocher, Anne Rocher – IV – RAYONNEMENT NATIONAL ET INTERNATIONAL – Un art sacré hors des églises ? Salons et
expositions des Ateliers d’art sacré, Émilie Chedeville – La participation des Ateliers d’art sacré aux Expositions internationales de Paris (, , ). La peinture murale comme manifeste apostolique , Anne Henriette Auffret – Les Ateliers d’art sacré sur les chantiers de la Première Reconstruction en Picardie, une présence discrète ?, Jean-Charles Cappronnier – Des Ateliers d’art sacré à l’Atelier
breton d’art chrétien, une expression catholique du renouveau artistique breton, Isabelle Baguelin – La Seine-et-Marne et l’Art sacré
du XXe siècle. De la protection au titre des monuments historiques des objets mobiliers, œuvres des Ateliers d’art sacré, Thierry Zimmer, Céline Aulnette – Les Ateliers d’art sacré en Belgique. Un respect mutuel et des idées communes, mais un développement limité,
Jan De Maeyer – Le Groupe de Saint-Luc (-) : le renouveau de l’art sacré en Suisse romande en regard de la France, Camille
Noverraz – Conclusions, Jean-Michel Leniaud – ANNEXES – Index nominum – Crédits photographiques – Les auteurs
Introduction, Sabine Frommel, Pierre Gonneau – L’EUROPE CHRÉTIENNE FACE À LA TRADITION BYZANTINE – Ciriaco d’Ancora a Bisanzio: incontri, scambi, studio e raccolte di un mercante erudito nel Mediterraneo orientale, Andrea Mattiello – Aspetti e momenti della ‘riscoperta’ del greco nel Quattrocento italiano, Federico Diamanti – Filippo Lippi et l’ekphrasis de Marcos Eugénikos : la source grecque des Funérailles de saint Jérôme, Marie Piccoli-Wentzo – Il cardinale e il patriarca: la corrispondenza tra Bessarione e Giorgio (Gennadio) Scolario, Gianmario Cattaneo – Evocazioni bizantine nella architettura veneziana del Rinascimento, Gianmario Guidarelli – Persistenze di tradizione bizantina nella pittura della città cattolica di Cattaro, Valentina Živkovic´ – La corte di Francia, la «nuova Roma» e i rapporti con l’Oriente. Tra Giano Lascaris, Pierre Gilles e Nicolas de Nicolay, Carmelo Occhipinti – The eastern Adriatic routes of cultural Transmission, Goran Vukovic´ – L’EMPIRE RUSSE : CIRCULATIONS ET ÉCHANGES – Un cas de transfert culturel hungaro-russe. Les Gesta Ladislai regis Hungariae comme source du Dit sur le meurtre du maléfique tsar Batu, Pierre Gonneau – Échos de la Vierge de l’Apocalypse dans l’iconographie mariale orthodoxe : la Vierge du buisson de Saint-Cyrille de Beloozero, Ioanna Rapti – La femme en or et d’autres trésors. La vie religieuse et l’imaginaire des peuples de la région Volga-Oural d’après les auteurs européens (XVI e-XVIII e siècles), Olessia Koudriavtseva-Velmans – La teologia politica di Feofan Prokopovicˇ e il Duchovnyj reglament dell’età di Pietro il Grande, Roberto Valle – The Church at Jurkino as a Synthesis of Venetian and Russian Architectural Traditions, Arseniy Petrov – La genèse des églises en rotonde avec voûtes sur noyau dans l’architecture russe, Julia Klimenko – Thomas Germain et le Tsar Kolokol ou l’hypothétique histoire transnationale d’un monument national, Guillaume Nicoud – ENTRE PASSÉ ET PRÉSENT : PERSPECTIVES, L’usage des gravures occidentales dans l’art copte, Julien Auber de Lapierre – Quand des images de la Renaissance inspiraient l’art éthiopien : l’exemple de la croix de Bakaffa du Petit Palais, Raphaëlle Ziadé – L’icône orthodoxe russe au XXe siècle : réflexions depuis un fauteuil Voltaire, Yuri Pyatnitsky – ANNEXES – Index des noms – Les auteurs
Ptolémées, rois et pharaons en Égypte, François Queyrel – La pierre runique de Jelling 2 comme « manifeste » de pouvoir, Alessia Bauer – Instrumentaliser le vide périurbain : les abords de la ville et la matérialisation du pouvoir (XVIIe-XVIIIe siècles), Émilie d’Orgeix – Voyager dans les bibliothèques (France, XVIIe-XVIIIe siècles), Emmanuelle Chapron – Du marbre en terre helvète. Matérialité et symbolique du marbre en architecture à l’âge des Étatsnations, Ariane Varela Braga – Comment se donnent à voir les institutions. Bercy, une projection architecturale du pouvoir des Finances à la fin du XXe siècle, Florence Descamps – LA COMMANDE ARTISTIQUE ET LE(S) POUVOIR(S) – Construire un maîtreautel sous Louis XV : Jean-Sylvain Cartaud à la cathédrale de Rouen (1732-1738), Nicolas Trotin – Portraits et architectures : la mise en image des communautés monastiques modernes (XVIIe-XVIIIe siècles), Clément Savary – De la mode de l’Inde à la prohibition des « indiennes » : richesses, goût et politique au Grand Siècle, Rachel Lauthelier-Mourier – Le palais et la ville face à l’histoire. Mutations d’un lieu de pouvoir à Madrid (1770-1820), Adrián Almoguera – La synagogue de Dresde (1838-1840) par Gottfried Semper, entre exigences étatiques et artistiques, Barbara von Orelli-Messerli – Chagall, Malraux, et l’Opéra : réception d’un mécénat étatique, Christel Naujoks – ADMINISTRER LES ARTS, LES ARTISTES ET UNE POLITIQUE CULTURELLE – « …non fu mai singniore nesuno che se ne diletasi tanto quanto fa questo Re » : la relation versatile entre pouvoir et art chez des artistes italiens à Fontainebleau sous le règne de François Ier, Sabine Frommel – Architecture et pouvoir à la cour des derniers ducs de Lorraine (1608-1729), Raphaël Tassin – Pratiquer l’architecture en tant qu’administrateur dans la monarchie des Habsbourg au XVIIIe siècle. Les exemples de Johann B. von Schilson et Andrea L. Adamich, Raluca Muresan/Ádám Németh – L’otium retrouvé. Entre François Ier et Condorcet, deux moments fondateurs de la « politique de l’esprit », Jean-Miguel Pire – ARTS, STRATÉGIES ET PROPAGANDES – Les triomphes d’un roi-chevalier : François Ier et les tournois, Marina Viallon – Le Ballet des Vertus. Trois miroirs du Prince en un livre à la cour de Heidelberg, Olivier Christin & Fabrice Flückiger – La Bastille et les métamorphoses de la liberté (1789-1840), Emmanuel de Waresquiel – Peindre la bataille sous le Premier Empire : pour une nouvelle lecture des œuvres et de la politique de commande na- poléonienne, Aude Nicolas – Viollet-le-Duc stratège, ou comment l’Art redevint l’art, Martin Motte – L’usage de la photographie par le ministre Aristide Briand, « le pèlerin de la paix », dans les années 1920, Jean-Philippe Dumas – ANNEXES – Index Nominum – Les auteurs
Depuis plusieurs décennies déjà, l’interprétation des productions artistiques ne se contente plus d’examiner les styles et les évolutions des formes. Il prend pleinement en compte le rôle du commanditaire, le caractère particulier d’un mécénat ainsi que les caractéristiques matérielles d’un projet et de sa réalisation. Centré sur la dialectique entre création et procédures de gestion et de communication, enjeu capital tout à la fois de l’histoire de l’art et de celle des pratiques administratives, ce volume rend compte du croisement d’intérêts qui lie les chercheurs rattachés à l’équipe HISTARA (EA 7347). Les réflexions ici réunies intègrent plus largement le concept de pouvoir, s’inscrivant en cela dans la tendance historiographique récente qui cherche à lever le voile sur les contextes social, religieux intellectuel, symbolique et humain. Le large cadre chronologique adopté permet de révéler tant les persistances entre les différentes périodes historiques que les basculements ou les ruptures qui font émerger des changements de paradigme et, en corollaire, de nouveaux programmes.
Les contributions ont ainsi vocation à rejoindre les débats contemporains sur les origines et les itinéraires évolutifs de certains phénomènes, renouvelant les connaissances sur la manière dont divers groupes sociaux et religieux ont, à différentes périodes, réagi face à des situations et défis analogues. Loin d’être hermétiques, les quatre sections thématiques du volume font preuve d’une perméabilité qui invite à découvrir des transversalités et passerelles entre les acteurs, des témoignages et leurs motivations ainsi que des événements et des dialogues qui les ont fait naître.
La beauté et les formes idéales sont parmi les concepts les plus importants dans la réflexion sur l’art de la Renaissance. Comment la beauté se réalise-t-elle pour les artistes, les architectes et les écrivains entre l’idéal et l’imitation de la nature ? Comment reconnaître l’idée de beauté et comment déterminer les formes idéales ? La relation de la beauté avec les idées de vérité, de valeur, de vertu et d’amour joue toujours un rôle important. Les réalisations artistiques présentent des propositions et des mises en œuvre en partie très indépendantes.
Ce livre examine dans une perspective d’histoire de l’art et de littérature – et presque cent ans après la publication de l’ouvrage fondamental d’Erwin Panofsky, « Idea » (1924) –les idées et les discussions sur la forme idéale à la Renaissance, avec des perspectives allant du Moyen Âge au XIXe siècle.
Ce volume relance un débat interdisciplinaire et international sur la relation entre Léonard et l’architecture, un terrain de recherche particulièrement délicat, puisqu’à ce jour aucun bâtiment ne peut lui être attribué avec certitude, au regard des innombrables esquisses de sujets architecturaux (lato sensu) disséminées dans les nombreux folios de son immense héritage. De ce corpus, où s’entremêlent différentes sphères artistiques, scientifiques, philosophiques et littéraires naissent de nouveaux défis.
La recherche sur Léonard est entrée dans une nouvelle phase grâce à celle sur ses contemporains, favorisant une meilleure contextualisation de l’œuvre du maître. Les technologies les plus récentes qui analysent les caractéristiques physico-chimiques des supports, des encres, des pointes métalliques et des pierres, les restitutions graphiques, les modèles virtuels qui vérifient même les hypothèses statiques sont les nouveaux outils d’investigation.
Ce volume représente un cadre ouvert dans lequel, conformément à l’approche de Léonard, les méthodes et les données de différents domaines convergent dans de nouvelles réflexions.